20/02/2012


A lire sur ParisLike
- un pornographe à la caméra -


IL N’Y A PAS DE RAPPORT SEXUEL
un film de Raphaël Siboni avec HPG
79 min / 2011 / interdit aux - 18 ans

Avec "Il n’y a pas de rapport sexuel", Raphaël Siboni prolonge sa réflexion sur la perception et érige le porno en sujet d'interrogation sur la nature du cinéma : ses origines, essence et tabou. Le cinéma y recouvre ses origines voyeuses et concupiscentes : voir sans être vu.


- a pornographer behind the camera -

There is no sexual rapport
A film by Raphaël Siboni with HPG
79 min / 2011 / X-rated

With “There is no sexual rapport”, Raphaël Siboni continues his exploration of perception and uses porn as a subject to better question the nature of cinema: its origins, its essence and its taboos. With porn, cinema returns to its voyeuristic and lustful origins: to see without being seen.


texte de / by Alessandro Mercuri

17/02/2012


LES ARBRES DU MAL

Forêts noires de Romain Verger
(Quidam Editeur, 2010)


A l’inverse de la Schwarzwälder Kirschtorte, la forêt noire, douce génoise au cacao mais au nom inquiétant issu de la Forêt-Noire allemande du Bade-Wurtemberg, les Forêts noires de Romain Verger, elles, sont plurielles, hantées, malignes et mystérieuses, terrifiantes et indicibles ; des lieux dont on ne revient ni indemne, ni vivant et un livre à la lecture troublante et passionnante.

Mêlant cruauté et fantastique, morbide et vitalisme, foisonnement de la vie et dissolution des êtres, Romain Verger, l’auteur de ce court et dense roman, enquête sur la relation trouble qui se tisse entre le beau et l’abject, l’ineffable et l’innommable, le poétique et l’horrifique : ce qui fait bégayer la langue de peur et d’effroi.

Le narrateur, un chercheur en biologie, est envoyé en mission au Japon dans la forêt d’Aokigahara, née d’une coulée de lave lors de l’éruption du Mont Fuji au 9ème siècle, afin d’y « étudier l’influence des roches magmatiques sur la végétation des forêts primaires ». L’appel de cette forêt s’avère rapidement macabre et monstrueux. La supposée rationalité du scientifique ne résiste pas longtemps au charme vénéneux de l’endroit. Derrière les fractures telluriques se cachent d’horribles histoires de fantômes, de suicidés et de disparus dissous dans la forêt. « Pas une once de ciel ne perçait le manteau végétal. Au fur et à mesure, les bois se resserraient, d’une exubérante malignité : pins noirs et bambous tressés autour d’énormes troncs tordus pétris de rhumatismes. (…) Nous y étions entrés pour ça, pour nous laisser digérer par la mer d’arbres, et accéder au grand secret. » Arrivé au bord du mystère que l’on ne révèlera pas, alors que l’auteur nous a entrainé et volontairement perdu au cœur de la forêt comme dans les contes où les enfants sont abandonnés aux loups, soudain le roman prend alors un tout autre tournant. Alors que le narrateur est laissé pour mort, ou entre la vie et la mort dans un état limbique de suspension et de remémoration, la forêt se démultiplie et devient plurielle. Mais l’auteur nous avait prévenu. 

La Forêt des suicidés in L'Enfer chant 13 
- La Divine Comédie - Dante (1321) - gravure de Gustave Doré (1868)

Comme le titre Forêts noires l’indique, l’outre tombe des bois n’est pas unique et les enfers sylvestres sont nombreux. « La mort, je l’avais bien vue en face. Et voilà qu’il fallait la revoir, après toutes ces années, dans ses moindres détails… » L’état de mort psychique dans lequel est plongé le narrateur nous transporte en une contrée de souvenirs tous frappés du sceau maudit de la forêt. Forêts noires est un roman d’apprentissage post mortem. Frappé par le deuil, prisonnier d’un corps souffrant, en fièvre, en transe, végétarien ne supportant la vision du sang, le narrateur sera instruit par un étrange, sadique et sinistre personnage : Vlad. Prédateur au nom de vampire, cruel et carnassier, Vlad initiera le narrateur au rituel du sang et à se substanter du liquide chaud à même le garrot des bêtes de la forêt. « Le sang me brûlait la trachée. Chaque gorgée me consumait d’un plaisir arriéré, charriait un flot de visions incultes et de réminiscences : l’immense dos de Vlad tout flagellé de ronces et le torrent qui déferlait. »

A travers une vision sensualiste des mots et des choses, Romain Verger travaille le corps et la langue, au point de les rendre indistincts l’un de l’autre. Ce travail de symbiose opère aussi entre l’extase et la souffrance, le spirituel et le matériel, le vil et le sacré, la narration et l’hallucination. L’un des plaisirs de lecture réside justement dans ce mélange permanent entre le réel et l’imaginaire. Tel personnage, tel événement que le lecteur perçoit comme réel n’est en réalité que songe ou projection psychique du narrateur : «  Un soir que la tempête faisait rage, je posai ma fourchette et me jetai dans la tourmente, fendant les cordes, profitant des courants d’air ascendants pour dépasser les cimes de la lisière. » ou encore : «  Mais un soir, un corps émergea d’un fond de sauce figée. Il était étendu dans mon assiette, à même la terre au beau milieu des champs. »

Troisième roman de Romain Verger, après Zones sensibles (2006) et Grande Ourse (2007), l’auteur poursuit ici un travail de prose poétique qui interroge les rapports entre la névrose psychique et l’osmose avec la nature. Païenne, animiste, la vision de l’auteur sillonne paysages mental et sylvestre et creuse un vaste jeu de correspondances où le minéral, le végétal et l’animal se mêlent de façon inextricable, se transformant l’un dans l’autre en un incessant et troublant cycle de métamorphoses.


Romain Verger, Forêts noires, Quidam Editeur, 96 pages, 12 euros  (ISBN : 978-2-915018-53-0)

10/02/2012


de Dominiq Jenvrey


Depuis 2004, Dominiq Jenvrey produit et anime L'émission de littérature diffusée tous les mois sur les ondes de Radio Campus Orléans. Au cours de cette émission sont interviewés des écrivains, poètes, romanciers, essayistes, traducteurs, chercheurs, sociologues, anthropologues, philosophes et éditeurs français. De Pierre Guyotat à Olivier Rolin, d'Antoine Volodine à Olivier Cadiot, de Bruno Latour à Isabelle Stengers, ou de Bernard Stiegler à Christian Salmon, L'émission de littérature offre un panorama de la création littéraire et intellectuelle contemporaine.

ParisLike en collaboration avec Up-tight et D-Fiction a produit et réalisé l'archivage et la mise en ligne des entretiens radiophoniques de cette émission devenue culte, incontournable dans le paysage culturel français.



Since 2004, Dominiq Jenvrey has produced and hosted the monthly Literary Radio Show / L’émission de littérature on Radio Campus Orléans, in which he interviews French writers, poets, novelists, essayists, translators, researchers, sociologists, anthropologists, philosophers and publishers. From Pierre Guyotat to Antoine Volodine, from Bruno Latour to Isabelle Stengers, Bernard Stiegler to Christian Salmon, L'émission de littérature offers a panorama of the contemporary intellectual life and literary creativity.

ParisLike in collaboration with Up-tight and D-Fiction has produced and designed the online archives of this culty literary radio show, which has become an essential feature of the French cultural landscape over the years.


07/02/2012


RIMBO WARRIOR 
from the essay "Kafka Cola" 
- photomontage by Alessandro Mercuri -


When Arthur Rimbaud meets John Rambo

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02/02/2012


GUY DEBORD
- photomontage de / by Alessandro Mercuri -


Il s'agit d'un photomontage que j'ai réalisé en 2008 pour la parution de mon livre "KAFKA-COLA, sans pitié ni sucre ajouté" (Éditions Léo Scheer, 2008)
http://www.kafka-cola.com/

Elle a été créditée et postée pour la première fois sur le web en décembre 2008 sur le blog des éditions Léo Scheer puis reprise quelques jours plus tard sur le blog de Pierre Assouline : "La république des livres".

J'ai découvert que des centaines d'internautes ont récemment posté et re-posté cette image sur Facebook, blogs et autres.

Cette image est naturellement libre de toute utilisation. Cependant merci de bien vouloir créditer son auteur : Alessandro Mercuri

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This is a photomontage I made in 2008 for the publication of my book "KAFKA-COLA, without pity or added sugar" (Éditions Léo Scheer, 2008)
http://www.kafka-cola.com/
http://kafka-cola.blogspot.com/

It was credited and posted for the first time on the web in December 2008 on the blog of the éditions Leo Scheer then reposted a few days later on the blog of Pierre Assouline: "La république des livres".

I discovered that hundreds of Internet users have recently posted and re-posted this picture on Facebook, blogs and more.

Feel free to use this image but please don't forget to credit its author: Alessandro Mercuri