11/01/2013


C’EST L’ARGENT DE L’ÉTAT
- Critique de la raison impure -
ou les finances de l'État selon Sade



— On m’a assuré, me dit-il, que vous seriez d’une complaisance aveugle à mes fantaisies ; elles répugnent un peu, je le sais, mais je compte sur votre reconnaissance. Vous savez ce que j’ai fait pour vous, je ferai plus encore : vous êtes méchante, vindicative ; eh bien, poursuivit-il en me remettant six lettres de cachet en blanc qu’il ne s’agissait plus que de remplir pour faire perdre la liberté à qui bon me semblerait, voilà pour vous amuser ; prenez, de plus, ce diamant de mille louis, pour payer le plaisir que j’ai de faire connaissance avec vous ce soir… Prenez, prenez, tout cela ne me coûte rien : c’est l’argent de l’État.

Histoire de Juliette ou les Prospérités du Vice (1801) - D.A.F. Sade


 Cabiria, Giovanni Pastrone (1914)

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