23/06/2015

Lo presi nel culo



Yahweh, Napoléon, Michel-Ange, David et les autres
(John Constable's Wivenhoe Park, Essex / photomontage de l’auteur)



En philosophie la chose la plus difficile n'est pas de trouver la vérité,
mais que la vérité trouvée signifie quelque chose.
Ugo Foscolo



Février 1914

Il vient de paraître en Italie un Almanaco purgativo pour 1914. Cet Almanach purgatif est l'oeuvre des deux nouveaux futuristes, Ardengo Soffici et Giovanni Papini. Ils sont l'un et l'autre bien connus en France, où le premier a longtemps vécu. Le second, qui tient dans la hiérarchie futuriste rang d'antiphilosophe, est un collaborateur du Mercure de France. Je tenterai d'esquisser ici même un de ces jours le portrait de l'antiphilosophe Papini.

Dans l'Almanach purgatif il y a des choses assez drôles, surtout les anecdotes. En voici une sur Napoléon.

« Durant sa captivité à Sainte-Hélène, Napoléon aimait de préférence s'entretenir avec des Italiens et spécialement avec le docteur Antomarchi, avec lequel il revenait volontiers sur les circonstances de sa vie aventureuse. Un matin, ils parlaient comme d'habitude, assis sur le rivage, et le médecin lui ayant fait quelques question sur les véritables raisons de la campagne de Russie, Napoléon lui répondit : Mon intention, pour assurer la paix de l'Europe, était de frapper à mort l'Empire Russe. Je visai au cœur mais — l'Empereur sourit avec amertume — lo presi nel culo ».

Extrait des Anecdotiques – Guillaume Apollinaire


N.B. : Après les aventures de Napoléon dans l’Almanach purgatif, Apollinaire poursuit ses anecdotes en racontant les exploits de Baudelaire en proxénète où comment le poète prostitua sa maitresse Jeanne Duval.

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