Lo
presi nel culo
Yahweh, Napoléon, Michel-Ange, David et les autres
(John Constable's Wivenhoe Park, Essex / photomontage de l’auteur)
En
philosophie la chose la plus difficile n'est pas de trouver la vérité,
mais
que la vérité trouvée signifie quelque chose.
Ugo Foscolo
Février 1914
Il vient de paraître en Italie un Almanaco purgativo pour 1914. Cet Almanach purgatif est l'oeuvre des deux
nouveaux futuristes, Ardengo Soffici et Giovanni Papini. Ils sont l'un et
l'autre bien connus en France, où le premier a longtemps vécu. Le second, qui
tient dans la hiérarchie futuriste rang d'antiphilosophe, est un collaborateur
du Mercure de France. Je tenterai
d'esquisser ici même un de ces jours le portrait de l'antiphilosophe Papini.
Dans l'Almanach
purgatif il y a des choses assez drôles, surtout les anecdotes. En voici
une sur Napoléon.
« Durant sa captivité à Sainte-Hélène,
Napoléon aimait de préférence s'entretenir avec des Italiens et spécialement
avec le docteur Antomarchi, avec lequel il revenait volontiers sur les
circonstances de sa vie aventureuse. Un matin, ils parlaient comme d'habitude,
assis sur le rivage, et le médecin lui ayant fait quelques question sur les
véritables raisons de la campagne de Russie, Napoléon lui répondit : Mon
intention, pour assurer la paix de l'Europe, était de frapper à mort l'Empire
Russe. Je visai au cœur mais — l'Empereur sourit avec amertume — lo presi nel culo ».
Extrait des Anecdotiques –
Guillaume Apollinaire
N.B. : Après les aventures de Napoléon
dans l’Almanach purgatif, Apollinaire
poursuit ses anecdotes en racontant les exploits de Baudelaire en proxénète où
comment le poète prostitua sa maitresse Jeanne Duval.
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