20/10/2009





M. & M.

- 2 commentaires suite à la publication de "Mandrake is Mandrake" -



François Mitterrand en 1956 et Leon Mandrake en 1942.


COMMENTAIRE 1 :
Anonyme a dit…
Cher Peeping Tom,
Leon Mandrake et François Mitterand ont-ils un lien de parenté ? Ou pour le dire plus clairement, François Mitterand et Leon Mandrake sont-ils la même et unique personne ?
A votre clairvoyance,
Phil Davis Jr
19 OCTOBRE 2009 00:50


COMMENTAIRE 2 :
Alessandro Mercuri a dit…
Il est vrai que François Mitterrand et Leon Mandrake sont contemporains. 
Le père de la Nation, l’oncle des gaulois, le tonton des français est né en 1916 et mort en 1996. Le magicien, lui, est né en 1911 et mort en 1993.

La question de la ressemblance porte ensuite sur la nature même du personnage mitterrandien, insaisissable, insondable, inavouable ?

S’agit-il d’un Mitterrand un chouia collabo, un méga résistant, un pro-Algérie française, un astronome de l’observatoire, un "ébrécheur" de guillotine, un Mitterrand crépusculaire, un Mabuse des écoutes téléphoniques, un Roi Lear socialiste, un Big Mac Beth de gauche ?

Les métamorphoses sont nombreuses et le socialisme miterrandien tel un lapin rouge sortant d’un chapeau magique rappelle par maints aspects l’art de Mandrake, Leon Mandrake, le magicien ou comment hypnotiser son public de telle manière qu’il en vienne à suspendre son jugement et à croire en l’impossible.

Il est cependant vrai que le Mitterrand, ministre de la justice en 1956 n’est pas sans rappeler le Mandrake de 1942.
La faute au chapeau ? 

http://www.alessandromercuri.com/Mitterrand_Mandrake.jpg
19 OCTOBRE 2009 11:49





18/10/2009




Mandrake is Mandrake




Devant les portes de la grotte fleurissent de féconds pavots et d’innombrables plantes du suc desquelles la Nuit retire la torpeur qu’elle répand…
Ovide – Les Métamorphoses (l’an 1)





« I’m not a magician, I am a mentalist. »
John Malkovich in The Great Buck Howard (2008), 
film de Sean McGinly




Né sous le crayon, la plume, l’encre et l’eau forte, un torrent de magie apparut en 1934 sous le nom de Mandrake le magicien. Le personnage porte un costume classique de magicien de music hall avec cape, baguette, moustache et chapeau haut de forme. Émanation de l’âme de Lee Falk, Mandrake le magicien est publié dans la presse quotidienne sous la forme de comic strips par le King Feature Syndicate, syndicat de distribution, propriété exclusive du mogul, magnat des médias William Randolph Hearst.




Mandrake - épisode "Le Cobra" - 1936 


Du haut de son château, allongé au bord de la piscine de Neptune, Hearst découvre halluciné les aventures de Mandrake. Le magicien a pour origine une plante. Mandrake est Mandrake, en anglais, nom générique donné à la mandragore. Solanacée riche en alcaloïde, la mandragore a des propriétés hautement hallucinogènes. Une légende raconte que la mandragore ne pousse qu’à l’endroit où le semence d’un pendu s’est répandue au sol.








Quoi qu’il en soit Mandrake, lui, est né en 1934. Il combat le mal grâce à ses pouvoirs hypnotiques, psychédéliques et extrasensoriels. Mais deux ans plus tard, Hearst se lance dans une guerre féroce contre la marijuana rendant la drogue illégale dès 1937 via la Marihuana Tax Act. En réalité, la campagne de Hearst contre la toxicomanie n’est pas motivée par un enjeu de santé publique et morale. Elle ne vise qu’indirectement à interdire la consommation de drogue. Son véritable objet est de réduire à néant la culture de chanvre, menace économique de poids dans l’industrie de fabrication de la pâte à papier. En effet, l’empire médiatique de Hearst se double d’un empire forestier et industriel papetier. On remarquera que la Bible, elle-même, provient du Grec Byblos, ville phénicienne, principal lieu d’importation grec de papyrus ; aujourd’hui Jbeil au Liban.




Mandrake - épisode "Le Cobra" - 1936 


Alors que Mandrake sillonne le monde, les contrées les plus exotiques, les jungles les plus lointaines, en compagnie de son fidèle ami Lothar, Prince des 7 Nations, confédération de tribus africaines, un certain Leon Mandrake, lui, se produit sur les plus grandes scènes américaines de music hall et ce depuis 1922 soit plus de dix ans avant la naissance du personnage de Mandrake.




Prestidigitateur, illusionniste, mentaliste, manipulateur, ventriloque et parfois cracheur de feu Leon Mandrake, le vrai Mandrake ressemble à s’y méprendre au Mandrake de fiction. A moins qu’il ne faille dire le contraire ? Coïncidence, chaos, fortune, hasard ou nécessité, il existe bel et bien deux Mandrake(s), vivants dans deux dimensions : le réel et l’imaginaire, la magie, la vraie, et la prestidigitation, le spectacle.




En 1937, alors que le Sénat américain vote le projet de loi du Bureau Fédéral des Narcotiques, la Marihuana Tax Act, Mandrake le magicien de fiction, lui, se marie en 1937 avec la Princesse Narda. Narda est également le nom de la première femme de Leon Mandrake, le vrai magicien.


Mandrake & Narda - épisode "Le Cobra" - 1936 



La cérémonie a lieu à Xanadu, demeure high tech où aime se ressourcer Mandrake. Xanadu est également le nom de la demeure de Charles Foster Kane, le Citizen Kane d’Orson Welles (1941). Le modèle bien connu de Kane est Hearst. Et c’est du haut de son château, allongé au bord de la piscine de Neptune que William Randolph Hearst découvre halluciné les aventures de Mandrake le magicien.



Piscine de Neptune, Hearst Castle


Aujourd’hui, Mandrake est reconnu comme le tout premier super-héro de l’histoire de la bande dessinée. Sortant d’une lanterne magique, tel un Djinn aux facultés extrasensorielles, Mandrake réapparaît une nouvelle fois de nulle part en 1987, sous les traits de Marcello Mastroianni dans Intervista de Federico Fellini.


Mandrake interprété par Marcello Mastroianni 
dans Intervista de Federico Fellini.





















17/10/2009



Vice et vertu du Dao




De l’appréciation de la situation

Sunzi dit :
On ne peut pas ne pas étudier sérieusement la guerre, parce que c’est une grande affaire d’État dont dépendent la survie de l’armée et l’existence de l’État.
En conséquence, il est nécessaire d’étudier l’évolution éventuelle de la guerre en procédant à des analyses sous cinq aspects et à une comparaison des conditions des parties belligérantes.
Le premier aspect, c’est le dao ; le deuxième, c’est le temps ; le troisième, c’est le terrain ; le quatrième, c’est le commandement ; et le cinquième, c’est la loi. Par le dao, nous entendons que le peuple partage la volonté du souverain et qu’il peut vivre et mourir pour lui, sans craindre aucun risque. (…)

Sunzi – L’art de la guerre (Vème siècle av. J.-C.)


David Petraeus, Général de l’armée américaine et 
chef du United States Central Command. 
Classé en 2007 au 33ème rang des personnes 
les plus influentes dans le monde (Time 100
et en 2008 au 65ème rang au Top 100 Public Intellectuals Poll 
(Prospect Magazine et Foreign Policy).


l’un des 31 102 soldats blessés en Irak (au 6 avril 2009)
- photographie de Timothy Greenfield-Sanders -





Le Ministère de la Peur
- culture et communication -


images : 
Docteur Mabuse le joueur de Fritz Lang (1922)
portrait d’André Malraux

10/10/2009





LE CERCLE ROUGE



L'inspecteur général des services :
Et n'oubliez jamais : tous coupables.

Commissaire Mattei :
Même les policiers ?

L'inspecteur général des services :
Tous les hommes.

Commissaire Mattei :
Vraiment tous ?

L'inspecteur général des services :
Il y a pas d'innocents. Les hommes sont coupables.
Ils viennent au monde innocents, mais ça ne dure pas.

- Le Cercle rouge, Jean-Pierre Melville, 1970 -





Vladimir Poutine :
Nikolaï, tu sais, depuis la mort du Mahatma Gandhi,
je n'ai plus personne à qui parler.



Nicolas Sarkozy :
Tu l’as dit Vladi, si la vérité blesse,
c'est la faute de la vérité.




04/10/2009







Carla anadyomène

Les reins portent deux mots gravés : Clara Vénus ;
Arthur Rimbaud - Vénus anadyomène - Poésies - 1870



En 1495, le frère dominicain, prédicateur de la secte religieuse “Le Triomphe de la Foi”,  Savonarole, instaure une dictature théocratique à Florence. D’après Giorgio Vasari, Sandro Botticelli est alors pris d’une violente fièvre religieuse. Il abandonne la peinture. A l'aube, à moitié endormi, il entr'aperçoit quelques nus féminins portés au bûcher des vanités.


En 1497, le pape Alexandre VI excommunie Savonarole. Le prêtre fanatique est arrêté, torturé puis condamné par le Tribunal de l’Inquisition. A son tour, Savonarole est porté au bûcher. Machiavel assiste à l’exécution.


La naissance de Vénus de Sandro Botticelli, 1485
Carla Bruni photographiée par Michel Comte, 1993


03/10/2009



I♥TF1


Essayer de donner un sens à certains programmes ne signifie pas que toute la grille 
soit porteuse de cette quête de sens, ce serait ridicule.”
Étienne Mougeotte : « Notre nouvelle quête de sens » 
Entretien in Stratégies - 10/01/2003

montage de l’auteur publié



Extrait de 
"Les bactéries pensent aussi"

Entretien avec Alain Prochiantz
chercheur français en neurobiologie moléculaire
Caricature - Leonardo da Vinci (c. 1490)


La Vie des idées : Alain Prochiantz, vous êtes professeur au Collège de France depuis 2007. Vous occupez la chaire de processus morphogénétique et vous travaillez aussi dans un laboratoire à l’École Normale Supérieure sur le développement du système nerveux et son évolution. Pouvez-vous nous retracer votre itinéraire professionnel et, surtout, le tournant qu’a connu cet itinéraire ? 

Alain Prochiantz : Oui, il y a eu beaucoup de virages parce qu’en fait j’ai commencé en 1971 en travaillant sur les virus végétaux, notamment celui du navet. Je sais, ça fait rire mais c’est
un virus très intéressant. Et puis après, j’ai décidé de faire des neurosciences en 1976.


La Vie des idées : Vous êtes passé du navet aux neurosciences, sans transition ?


Alain Prochiantz : Oui, généralement les gens passent du cerveau au navet mais moi j’ai décidé de faire le chemin inverse.


La suite sur le site de La vie des idées @

http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20090605_prochiantz.pdf




Sous l’emprise de la décoction, 
philtre de vision, 
l’Esprit se manifeste.