C’EST L’ARGENT DE L’ÉTAT
- Critique de la raison
impure -
ou les finances de l'État
selon Sade
— On m’a assuré, me
dit-il, que vous seriez d’une complaisance aveugle à mes fantaisies ;
elles répugnent un peu, je le sais, mais je compte sur votre reconnaissance. Vous
savez ce que j’ai fait pour vous, je ferai plus encore : vous êtes
méchante, vindicative ; eh bien, poursuivit-il en me remettant six lettres
de cachet en blanc qu’il ne s’agissait plus que de remplir pour faire perdre la
liberté à qui bon me semblerait, voilà pour vous amuser ; prenez, de plus,
ce diamant de mille louis, pour payer le plaisir que j’ai de faire connaissance
avec vous ce soir… Prenez, prenez, tout cela ne me coûte rien : c’est
l’argent de l’État.
Histoire
de Juliette ou les Prospérités du Vice (1801) - D.A.F. Sade
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