Citations du salon du Livre de Genève
“[…]
les Genevois réclament des
peintures de fleurs
et des paysages qui n’arriveront jamais.”
Note explicative au Décret Chaptal (1801) - MAH, Genève
Au pays d’Olivier Mosset, le Cercle est une valeur sûre, une valeur refuge dans un écrin de toile diaphane et de néons entrelacés. C’est au Cercle que ce 30ème Salon du livre de Genève vibrait. Le Cercle ou encore Cercle de la Librairie et de l'Édition Genève.
Non
loin du Cercle se trouvait le stand de La Bonne Semence dont on pouvait croire
par erreur qu’il n’était consacré qu’à un seul ouvrage. Le terme de religion du
livre est on ne peut plus ambigü : La
terre était informe et toute nue et la terre était sans forme et vide, or la
terre n’était que solitude et chaos et la terre était désolation et vide, les
ténèbres couvraient la face de l’abîme et l’Esprit de Dieu planait sur la face
des eaux, et l’Esprit de Dieu était porté sur les eaux et l’Esprit de Dieu se
mouvait sur les eaux, au-dessus des eaux, à la surface des eaux. Or Dieu dit :
Et Dieu dit : Que la lumière
soit faite. Et la lumière fut faite. Que la lumière soit ; et la lumière fut. Performatif
quand tu nous tiens.
Le pays de l’illusion
présente “Cirque La piste d’or” de Marcel Miracle
- stand des éditions
art&fiction -
À mi-chemin
d’art&fiction et de La Bonne Semence, l’Université de Genève, Thomas Schunke,
Philippe Fretz et de nombreux enfants rendaient hommage à la créature. Il y a
deux cent ans, au bord du Lac Léman, sur les pentes de Cologny le 16 juin 1816,
Mary Shelley débuta la rédaction de Frankenstein. Ainsi débute le roman :
Vous vous réjouirez d’apprendre que nul accident n’a
marqué le commencement d’une entreprise que vous regardiez avec de si funestes
pressentiments.
You will rejoice to hear that no disaster has
accompanied the commencement of an enterprise which you have regarded with such
evil forebodings.
Entre
la performance “Ground control to art&fiction” de la Brigade Complexe puis
celle de Bern ist überall, on put se rendre au MAH et admirer entre autres une
œuvre anciennement attribuée à Aert de Gelder puis Velasquez. Le tableau fut
connu sous plusieurs titres : Deux jeunes Savoyards jouant du triangle
puis Deux têtes grotesques qui chantent (1835-1870) puis Chanteurs grotesques
(1904) et depuis 1906 : Le Rieur
Le Rieur (vers
1665-1670)
73.7-74.2 x 59.8 x 0.9
cm - huile sur bois de chêne
Le
Rieur fut remis à la Ville de Genève en 1805 selon l'arrêté consulaire de 1801
(décret Chaptal), appelé aussi “Envoi de Napoléon Ier”. Le texte d’explication
dudit envoi précise que : “Le décret
Chaptal entend faire rayonner la grandeur de la France au-delà de la capitale
et contribuer à l’éducation des citoyens et des artistes. Regrettant toutefois
le nombre important de peintures religieuses, les Genevois réclament des
peintures de fleurs et des paysages qui n’arriveront jamais.”
Sur
le blog du MAH, le Musée d’Art et
d’Histoire de Genève, on peut également lire un entretien passionnant avec
Olivier Mosset. Je ne peux m’empêcher ici de citer Mosset citant Ad
Reinhardt : “la sculpture, c’est ce
sur quoi l’on bute lorsqu’on recule pour regarder la peinture.”
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