Furie cosmique apuléenne & sadienne
Cornelis van Haarlem - La Chute d’Ixion (1588), 192 x 152 cm.
Museum Boijmans Van
Beuningen, Rotterdam
Apulée,
L’Âne d’or ou les Métamorphoses (IIe siècle)
LIVRE
I
Mensonges
fieffés ! reprit celui que je venais d’entendre. Autant vaudrait me soutenir
qu’il suffit de marmotter deux ou trois mots magiques, pour faire refluer les
rivières, enchaîner, fixer les flots de la mer, paralyser le souffle des vents,
arrêter le soleil dans son cours, faire écumer la lune, détacher de leur voûte
les étoiles, et substituer la nuit au jour.
LIVRE
III
En ce
moment même, éperdument éprise d’un jeune Béotien beau comme le jour, il n’est
sorte d’artifices et de machinations qu’elle ne mette en jeu. Hier, après midi,
je l’ai entendue, entendue de mes propres oreilles, menacer le soleil de
l’obscurcir, et d’ensevelir sa lumière dans d’éternelles ténèbres, s’il ne
précipitait sa course pour laisser le champ libre à ses conjurations.
Marquis
de Sade, Les 120 journées de Sodome (1785)
HUITIEME
JOURNEE
Il
n’y a que deux ou trois crimes à faire dans le monde, dit Curval, et, ceux-là
faits, tout est dit ; le reste est inférieur et l’on ne sent plus rien. Combien
de fois, sacredieu, n’ai-je pas désiré qu’on pût attaquer le soleil, en priver
l’univers, ou s’en servir pour embraser le monde ? Ce serait des crimes cela,
et non pas les petits écarts où nous nous livrons, qui se bornent à
métamorphoser au bout de l’an une douzaine de créatures en mottes de terre.
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